Etat critique.com nous a vu !

Nous avons accueilli et rencontré Gilbert Provaux lors de la représentation du 14 février à l’atelier de mars , des épines de l’amour  :

[quote style=”1″]Tout est dans la rose.

Tout est dans la rose. Fleur à la beauté redoutable tout hérissée d’épines, fleur mystique, fleur poétique à la symbolique la plus riche qui soit, ce qui la place très haut dans les hiérarchies magiques. N’est-elle pas ce fameux cinquième élément, principe supérieur qui relie, organise, commande aux quatre autres fondamentaux que sont la Terre, l’Air, le Feu et l’Eau ? Claire Dubuis et Olivier Farge l’ont bien compris. Ils ont élu la rose avec ses épines comme point de départ et fil rouge de leur « Fantaisie Théâtrale » d’après « la Belle et la Bête », ce conte de Mme Leprince de Beaumont, sublimé par le génie de Cocteau.

Cette fantaisie théâtrale donc, rondement menée par le couple de comédiens, tous les deux formidables d’émotion et de drôlerie, a été entièrement conçue par eux : le texte, direct, sensible touche juste, l’accompagnement musical est particulièrement heureux, le dispositif scénique est ingénieux, imaginatif. Le thème de la Belle et la Bête est décliné en plusieurs scénettes tendres et humoristiques montrant avec brio sa vérité et sa permanence à travers les époques, les représentations et les situations de nos vies. Et ce, jusqu’aux aperçus de la difficulté d’être en ce vingt et unième siècle si impitoyable envers les humbles, les déclassés. Ainsi le moment des « Eperdus de rue » restera longtemps dans nos mémoires. Toutes les scénettes ont des titres surprenants (« tagada tsouin tsouin » par exemple !) et sont jouées sans temps mort selon un ordre aléatoire puisque c’est le public qui choisit en plongeant la main dans une boite à malices.

Ce thème de la Belle et la Bête, ces épines de l’amour qui peuvent blesser mais vers quoi l’on tend, quel est-il ? L’amour évidemment ! L’amour, mais comme force, comme puissance, à reconnaître en nous pour aller vers l’autre, si différent, si laid, s’ouvrir à lui, l’inviter à faire lui aussi, en retour, ce chemin, vers nous qui sommes, à ses yeux, bien étranges, bien vilains, bien incompréhensibles. Et voilà que Claire et Olivier nous intriguent : qui est la Belle, qui est la Bête, quels sont ces masques interchangeables ? Le beau, le laid, le monstre, l’humain ? Réfléchissez-y, ça peut vous mener loin. Loin, c’est l’horizon où nous emmène ce spectacle « de proximité » comme on dit aujourd’hui, chaleureux, inventif, vivant. Vrai quoi !

Trois mots encore : Claire Dubuis et Olivier Farge ont monté leur propre compagnie qui s’appelle « de l’un à l’autre », installée sur notre immortelle Canebière, elle a un site internet (so, just google it !) et elle va se produire au Festival d’Eté de Laragne (Hautes Alpes).

Un petit dernier pour la route : ce beau spectacle a été donné au cœur du Panier, à Marseille, rue du Refuge, dans un petit théâtre au grand cœur où l’on a plaisir à se retrouver. Il s’appelle l’Atelier de Mars. Sa programmation est toujours impeccable et le public, nombreux, celui des habitués comme celui des autres qui le deviendront, ne s’y trompe pas. Certes, il ne faut pas craindre de se rapprocher, mais qui a peur de ça ?

Gilbert Provaux

© Etat-critique.com – 15/02/2013

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